Etape 43: Lac Gentau - Etsaut

16km / M 270m / D 1600m / 2,3km/h

La dénivelée en descente de cette étape était importante et j'appréhendais. En fait, le chemin fut vraiment sans difficulté, à part la partie du Chemin de la Mâture qui est très caillouteuse.

Ce Chemin fut pour l'époque de Louis XIV où il a été construit une prouesse technique.

Il a servi à acheminer les troncs d'arbres d'une qualité exceptionnelle (pas de  nœud, grâce à leur croissance très lente), pour constituer des mâts de navires, d'où le nom du chemin.

Au gîte, nous n'étions que 2, une danoise et moi. Elle parlait un peu le français et se dirigeait vers l'est ; je lui ai expliqué la variante possible pour l'étape à venir de Gabas à Gourette, sachant qu'elle ne pourra pas passer par la Hourquette d'Arre (névé). Et si elle ne veut pas marcher pendant plus de 12 heures par la variante proposée par le GR : au choix le stop (aléatoire) ou le taxi jusqu'à Les Eaux-Chaudes, puis le GRP jusqu'à Gourette, soit peut-être 8 à 9 h de marche. Puis, plus tard, la traversée du col de Madamète (voir étape 33) qu'elle fera donc 17 jours après moi avec entre-temps des journées ensoleillées, elle a toutefois intérêt à avoir un deuxième bâton. Important de passer les informations.

Le lendemain matin, au petit déjeuner, 3 personnes supplémentaires en costume - cravate : que font des gens aussi bien habillés parmi nous ? Il s'agit de représentants de la région qui vont participer ce vendredi 1er juillet à l'inauguration de la ligne de TER entre Oloron-Sainte-Marie et Bedous, qui vient d'être remise en service pour dynamiser la vallée d'Aspe, travaux financés justement par la région.

Excellente initiative, paquets bien emballés, du coup j'ai pris un paquet!

Avant dernier névé.

 Au col d'Ayous; sur le dessus du sac, poubelle du refuge (c'est ce qu'on appelle un sherpa pas cher!)

Dernier névé!

La cabane de la Baigt de Saint-Cours et son environnement.

Les impressionnantes Gorges d'Enfer.

Début du Chemin de la Mâture ; au fond, le Pic du Midi d'Ossau.

Le Chemin de la Mâture.

Etape 42: Eaux-Chaudes - Lac Gentau:

20km / M 1460m / D 280m / 2,3km/h

Je quitte le gîte La Caverne d'Eaux-Chaudes (Logis de France, fidèle à sa réputation, même pour ses dortoirs nickels) et continue à emprunter le chemin de Saint-Jacques (GR108) jusqu'à Gabas. Toujours aussi bien balisé; départ aménagé: marches, chemin large et régulier. 

Mais ça se gâte ensuite: montées et descentes successives, pierres glissantes cachées sous les herbes, fougères et orties arrivant à hauteur de tête sur un chemin qu'on voit à peine, rochers et arbres qu'il faut contourner: on comprend pourquoi 3h30 étaient prévues pour ce trajet de seulement 10km et environ 300m de dénivelée théorique!

A Gabas, je décide pour une fois de déjeuner au restaurant d'un des 2 hôtels qui étaient justement complets la nuit précédente (je n'avais plus grand'chose dans mon sac); ce genre de situation est rare, on est souvent en pleine nature en milieu d'étape.

Je repars en direction du lac Gentau, le but de cette étape. 

Qui les a mis là, ceux-là?

Chemin super aménagé.

Centrale électrique au bord du Gave d'Ossau; en bas à gauche, l'arrivée des conduites forcées.

Qui les a mis là, ceux-là (bis)?

La forêt de Brocéliande?

C'est ça, le chemin, pendant de nombreux tronçons de plusieurs dizaines de mètres.

Nouvelles bornes de GR.

Il y a d'abord une montée sur une route quasi sans circulation jusqu'au lac de Bious-Artigues, pendant 3,5km. J'en profite pour faire ma sieste, c'est-à-dire que je marche à pas lents et réguliers, tel un automate, en m'économisant au maximum, à faire pâlir d'envie André!

Arrivé au lac de Bious-Artigues, le chemin est très régulier, parfois bétonné, ou en plaques bien planes. Je ne suis ainsi pas surpris de croiser un groupe de Japonais revenant probablement du refuge après avoir fait connaissance de l'ambiance, le midi seulement, je suppose.

Lac de Bious-Artigues.

Plus loin, j'aperçois sur le bord du chemin 2 géographes en train de faire des relevés et des prélèvements de terre, dont les résultats se retrouveront, je suppose, sur les cartes spécialisées de l'IGN. Le 64 (Pyrénées Atlantiques) est un des rares départements à ne pas être encore à jour. Les relevés des natures de roches en sous-sol est déjà fait. Sur un chemin comme celui-là, il peut y avoir une dizaine de natures de terres différentes sur seulement quelques kilomètres. Cela peut servir ensuite à définir des zones d'alpage, etc...

Des géographes en mission particulière.

Au Pont de Bious, on quitte le chemin de Saint-Jacques.

Le Pont de Bious et son plateau paisible.

Le Pic du Midi d'Ossau, en montant au refuge d'Ayous.

En montant au refuge.

Adieu les Hautes Pyrénées!

Le lac Gentau, au fond le refuge d'Ayous.

Au fond, le col d'Ayous où je passerai demain.

La dernière partie de la montée est la plus belle, avec entre autre une vue imprenable sur le Pic du Midi d'Ossau.

 Le Pic du Midi d'Ossau se reflète dans le lac Gentau, vu du refuge d'Ayous.

                   Panorama sur le Pic du Midi d'Ossau et le lac Gentau.

Etape 41 : Gourette – Eaux-Chaudes

15km / M 370m / D 1100m / 3km/h

Au départ, j'avais prévu l'étape, longue, qui mène de Gourette à Gabas via la Hourquette d'Arre.

 Or, les 2 hôtels de Gabas sont pleins, et le contact de l'hôtel m'apprend qu'il existe la cabane Soussouéou en libre accès. L'avantage, en plus, est qu'elle coupe l'étape à peu près aux 2/3, en rallongeant certes la suivante, mais que j'avais prévu courte. 

Tout semblait scellé, sauf qu'en discutant avec des randonneurs venant de là,  la Hourquette d'Arre ne se passe pas si bien que ça. Je suis certes bien équipé (crampons que n'ont pas la plupart des randonneurs); j'ai déjà passé la Hourquette d'Ossoue quelques jours auparavant, je ne peux juger de la difficulté réelle.

 Je décide donc de passer par une variante, mais pas celle proposée par le GR. Je décide de passer par le GRP menant de Gourette à Eaux-Bonnes et de le parcourir jusqu'à Eaux-Chaudes. La variante du GR10 ramène en effet sur le GR10 normal à peu près à l'endroit de la cabane de Soussouéou, ce qui rallonge l'étape; ceux qui l'ont parcouru ont mis 12h ou plus et sont arrivés exténués.

Mais ce matin, changement de programme: en effet pendant que j'essuie mes lunettes, leur monture se casse. Or Eaux-Bonnes est près de Laruns où se trouve une pharmacie. J'appelle et apprends qu'ils ont bien des lunettes-loupes qui me permettront de poursuivre ma randonnée en pouvant lire le soir. Pour la journée, j'ai les lunettes de soleil, même s'il n'y en a pas. Donc, le même sentier au départ, je mettrai 3h15 au lieu des 3h30 (alors que d'habitude je mets plutôt plus de temps); il ne faut pas chômer, en effet la pharmacie ferme à 12h15! J'arrive donc à Eaux-Bonnes à 11h45. Là, chance, une famille en voiture accepte de me conduire à Laruns, où j'arriverai à 12h pile. Qu'ils soient chaleureusement remerciés!

Si je n'avais pas réglé ce problème à Laruns, je ne sais quand j'aurais pu le faire, la plupart des villages traversés, quand ils ont des commerces, ça se limite à un ravitaillement restreint.

Le roman a été long, mais explique que les problèmes auxquels nous pouvons être confrontés ne se règlent pas avec la même facilité que dans la vie courante.

Finalement, depuis Laruns j'ai pris directement le GR108 (chemin de Saint-Jacques de Compostelle), qui est aussi tortueux et très bien balisé (mieux semble-t-il que le GR10), tout du moins dans la portion que j'ai empruntée.

Le soir, je me suis retrouvé avec 3 cyclos VTT Suisses, le père (pour une fois un peu plus âgé que moi), le fils et le cousin de ce dernier. Ils parcourent la moitié de la longueur des Pyrénées en 6 jours et se dirigent vers l'Atlantique où ils arriveront bien avant moi. Si j'ai bien compris, demain 2700m de dénivelée au programme (pour eux)... Respect!

Gourette, village quasi mort en ce début d'été.

Église de Laruns, beaucoup de village de la région ont des églises de même style, avec la même pierre.

Le chemin de Jacques de Compostelle est bien balisé!

Les gorges du Hourat entre Laruns et Eaux-Chaudes.

Le Gave d'Ossau.

Balisages.

Etape 40: Arrens-Marsous - Gourette

15km / M 1300m / D 830m / 1,9km/h

Début de l'étape très agréable: montée très progressive sur un chemin non glissant. Ça se gâte un peu à proximité du col et au-delà à cause du matraquage habituel du chemin par les bêtes (vaches, moutons et chevaux).

Globalement, malgré la dénivelée importante en montée, cette étape s'est faite assez facilement.

Le temps semble aller vers le beau après 2 jours de gris et d'humidité dans les nuages. On verra!

Arrivée au refuge du CAF de Gourette: un peu plus de monde, une douzaine de personnes.

Le temps semble se dégager en montant au col de Saucède (1525m).

 En descendant du col de Saucède, il se dégage un peu plus.

C'est vert par ici!

 Le chemin (en bas au centre) doit rejoindre la route (en haut): comment va-t-il faire? En fait, un peu raide le chemin!

En montant au col de Torte (1799m).

Les sentinelles du col de Torte.

Au col.

Une sentinelle vue du col.